Another World. [DELECTOR]

Invité

&. J

(DELECTOR)

L

Invité

&. J

« Bonjour toi. Qui es-tu ? »

&. J

Invité

L

« Bonjour, je m'appelle Delector .. Et vous ? »

Invité

&. Lui aussi s'était avancé vers moi. Le fait de voir en noir et blanc ne semblait pas le déranger plus que ça. Je compris alors que, poulain, il aait dû être comme ça à sa naissance. Ou alors tout simplement, il voyait en couleurs, lui ! Moi, ça me gênais toujours un peu. L'éclat du soleil était gris, tout était fait de noir, de blanc, et de gris, et ç'en était incofortable. Je m'étais arrêté, et donc parlé. Il me répondit, de sa jolie voix enfantine. Cependant, il avait les mots d'un cheval à l'âge bien avancé, et je devina de suite qu'il parlait sans doute mieux que certains chevaux adulte. Moi aussi j'avais incliné la tête, tic ou habitude, peu importait vraiment. Il me dit donc son nom, se présentant, et me retournant la question. Délector. Joli nom, qui lui allait bien même si je n'aurais su dire pourquoi. Instinctivement, un souris naquis sur mes lèvres. Mes oreilles étaient toujours dressées vers lui, et mon regard d'un ébène aussi pur que ma robe, le fixant toujours mais sans une once d'agressivité ou d'insistance, juste comme ça quoi. Je resta un moment silencieuse. Le fait qu'il m'avait interrogé sur mon nom avait ouvert une porte aux doutes dans mon esprit. Avais-je choisis un bon nom pour moi ? En étais-je digne ? M'allait-il bien ? Je secoua la tête. De toute façon, je ne changerais plus, alors à quoi bon se poser toutes ces questions ?

« Enchanté Délector ! Je suis Jolly June. »

&. Ma vois s'était faite calme et posée, comme toujours. Je fis encore quelques pas vers lui, souriant toujours doucement. Mon regard se déroba pour aller se promener sur les alentours broussailleux...

Invité

L

« Quelque chose ne va pas ? Enfin, vous voyez, je sais pas ... J'ai l'impression que vous n'êtes pas bien ici. »

Invité

&. Je fus surprise de sa question. Lui ne semblait pas se poser de questions, il vivait comme il vivait. C'était comme ça parce que c'était comme ça, point final. Cela devait être tellement confortable de vivre sans être aspiré par un flot de questions dont, en plus, les réponses ne vous sont même pas accessibles ! Mais moi, j'étais bien trop curieuse et... et comme ça quoi, pour passer à côté de ce genre de choses. Je resta un moment silencieuse, cherchant mes mots. Je n'aimais pas beaucoup bagayer parce que les mots ne venaient pas. Je préférais paraîre presque assurée, ayant une phrase toute prête dans ma tête avant d'ouvrir la bouche. Comment lui expliquer ? Et puis, ne me prendrait-il pas pour une folle ? Malgré son jeune âge, j'étais sûre qu'il savait distinguer les fous. Je secoua la tête, baissant les yeux jusqu'au sol. Je fis quelques pas sur le côtés, toujours la tête basse, envoyant ma queue valser pour écarter les hautes pousses qui me chatouillaient. Alors, je me décida enfin à répondre, parlant d'une voix calme et posée. Mais une once d'hésitation pouvait se lire cette voix-ci dans ma voix...

« Vois-tu, je... il s'est passé quelque chose d'étrange. J'étais... humaine, et je me suis réveillée dans le corps d'un cheval. Assez destabilisant, mais ne me prend pas pour une folle pour autant. De plus, eh bien, je vois en noir et blanc. C'est plutôt incofortable après que l'on eut déjà connu la beauté des couleurs... Comprends-tu ? »

H

« Les couleurs ? Est-ce si beau que ça ? »

Invité

&. Je me sentais plutôt bien avec ce petit poulain. Il me rendait paisible, sereine, et heureuse. Etrangement heureuse. Et puis, il m'ôtait le poids de cette obsession d'avoir toujours réponse à tout. Je releva la tête, et mes yeux fixés sur l'herbe allèrent se poser sur Delector. Il me posa alors une question en réponse à mes explications, mais je devinais qu'il en avait plein. Un sourire s'étira sur mes fines lèvres. Un coup de vent plaça mon toupet en pagaille sur mon chanfrein, masquant mes prunelles d'ébène. Mais derrière ce rideau d'ombre, je le regardais toujours. Il me demanda si les couleurs étaient belles. Je souris de plus belle. Si c'était beau ? Quelle question ! Il ne devait vraiment pas les avoir connues alors, s'ils me demandait cela. Son petit air de poulain fier me fit riredoucement, et je finis par lui répondre.

[lst]« Les couleurs ? Oh oui, c'est magnifique. Le soleil est d'un jaune or si brillant, l'herbe d'un vert émeraude. Les fleurs sont pourpres comme le sang, le ciel bleu comme l'océan. Le monde est fait de couleurs normalement, mais je ne sais pas pourquoi tout est fait de noir, de gris et de blanc ici... »

&. Je savais qu'il ne devait pas beaucoup voir ce que je voulais dire. S'il n'avait pas vu les couleurs, que je lui dise que le soleil était jaune, ou encore le ciel bleu, cela ne lui apprendrait rien. Il ne devait même pas savoir ce que c'était le jaune, ou bien le bleu. Soudain, j'eus un élan de compassion pour lui, qui n'avait pa vu les beautés d'un monde coloré. Mais ainsi, ça devait sûrement être plus facile... je crois...

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L

« Ça a l'air très beau ... »

« Et un humain, c'est quoi ? »

Invité

&. C'est alors que j'éclata de rire. D'un rire franc et sincère, qui relâcha chacun de mes muscles. Qu'est-ce qu'un humain ? A mourir de rire ! Seulement, que je voyais que le poulain était vraiment sérieux, qu'il ne connaissait pas, je cessa de rire comme une idiote. Oui, c'était ce que j'étais, une véritable idiote ! Comment pouvait-il connaître ce qu'était un homme, poulain à jamais sauvage et libre ? Je secoua la tête, lui adressant un regard d'excuses. Bon, nouvelle mission. Comment lui expliquer ce qu'était un humain ? Un truc sur deux pattes et qui ne sert à rien. Vous savez, les espèces de p'tits bipèdes plantés devant leur ordi toute la journée, hein vous voyez nan ? (xD) Nan ? Bon tant pis. Je secoua la tête de nouveau, mon toupet noir délivrant de nouveau mes yeux. Mes prunelles noire d'encre le fixèrent un moment avec sérieux. Puis alors, ma voix s'éleva de nouveau, calme et toujours posée.

« Hum... un humain, c'est un bipède, qui vit autrepart qu'ici. Dans des villes par exemples... C'est plutôt intelligent, pas pour tous cependant, mais pour le cheval, c'est quand même intelligent. Puis... ça marche 'debout'. Par contre, ne t'approche jamais d'un humain si tu en croises un compris ? Ils... ils capturent les chevaux et les... montent. »

&. Voilà, j'espérais qu'il avait compris, ce dont je n'étais vraiment pas sûre. Mais oui, comment lui expliquer ? Je ronflota doucement des naseaux, le regardant curieusement.

L

« Oui, oui ... Mais je ne comprends pas ... Pourquoi capturent-ils les chevaux ? »

Invité

&. Je fus contente qu'il ne prenne pas mon rire pour une moquerie, une offense. Non, il le prit même très bien, souriant et me laissant rire. Eh bien dis-donc, si j'étais une pouliche, je le prendrais de suite moi, ce p'tit bout ! Je secoua la tête, riant encore doucement. Alors, il me posa LA question. Mon sourire disparu alors. Mes oreilles vacillèrent vers l'arrière. Je ferma les yeux. Puis les rouvris. Il n'y avait rien que les humains faisaient qui n'était bon à narrer, de plus à un poulain. Pourtant, il me l'avait demandé, et je ne pouvais ne pas lui répondre. Je frémit au souffle du vent, jetant un oeil vers le soleil qui déclinait à l'horizon, boule grisaillante dans un ciel coloré de... gris. J'eus un instant nostalgique. Presque à en regretter mon ancienne vie pour voir quelques couleurs typiques. Ce coucher de soleil, justement, devrait peindre le paysage d'un coup de pinceau orangé. Teindre le ciel de rose, violet, orange et rouge. Mais non, tout était gris.

« Alors, en fait, certains les capturent pour les dresser, et s'en font leur meilleur ami. Ils montent dessus, et se promènent avec. Mais certains leur font du mal, car comme je te l'ai dit, ils ne sont pas tous gentils ni intelligents. C'est pour ça qu'il faut s'en méfier. »

&. Je lui souris doucement. Sa petite bouille, avec cette pointe de curiosité et de fierté manqua encore une fois de me faire éclater de rire. Je me retins, car je n'avais vraiment aucune raison de rire. Mais, mieux vaut rire que pleurer... non ?

M

« Est-ce que ça fait bizarre d'être un cheval alors qu'on était un humain ? Votre ancienne vie doit vous manquer, à coup sûr ... »

Invité

&. Ses questions ne me dérangeaient pas, loin de là. Non, ce petit Delector semblait curieux de tout, voulant tout savoir, tuout apprendre. Je ris en pensant qu'il aurait fait un bon élève à l'école. Alors, il parla de nouveau. Je ne répondis pas tout de suite, cherchant mes mots. Me manquer ? Non. Comment regretter une vie dans laquelle j'avais fugué. Où je n'avais plus personne. Non, elle ne me manquait en rien. Je souris doucement, observant moi aussi le soleil qui se noyait derrière l'horizon. La lumière diminua de plus en plus, jusqu'à-ce que le halo enturant l'astre solaire eut aussi disparu derrière cette ligne intouchable et interminable qu'était l'horizon. Alors, je reporta mon attention sur le poulain, l'observant avec un sourire amusé.

« Me manquer ? Non. Tu sais, je détestais mon père, il... il nous avait abandonné, ma mère et moi. Et puis... ma mère est... morte quelques temps après. Il a voulu me récupérer, mais je me suis enfuie. Chez nous, on appelle ça une fugue. Je n'avais personne j'étais seule. Ici au moins, je ne suis plus seule. C'est comme une deuxième chance, une seconde vie... Et puis, sûr que ça m'a fait bizarre ! Mais bon, on s'y habitue ! »

&. Lui expliquais-je en riant. Néanmoins, j'espérais qu'il n'avait pas remarqué l'hésitation sur le sort de ma mère. Elle, elle me manquait. Mais même dans ma vie d'avant, elle n'était plus. Alors pourquoi regretter... ?

L

« C'est étrange comme expérience. »

Invité

Je le regardais toujours, mes oreilles finement dressées vers lui. La nuit tombait progressivement, nous enveloppant d'un voile sombre. D'un gris soutenu, je n'aurais pas de mal à repérer le poulain, même si la nuit noire tombait. Par contre, pour ma part, je risquais beaucoup de disparaître, comme une ombre se morfond dans la nuit. Je fis quelques pas pour me rapprocher du jeune. Il semblait avoir épuisé sa réserve de questions, même si je me doutais que, s'il le voulait, il lui en viendrait des milliers. Sa voix enfantine s'éleva, innocente mélodie dans une nuit obscure. Je lui souris. Je fis quelques pas sur les côtés, et sentis la pression d'un buisson épineux contre ma cuisse. Comme un avertissement, je revins à ma place initiale, ne désirant avoir de marques sur les flans faites par ces petites serres encore moins longues qu'un ver de terre. Je secoua la tête, riant intérieurement à ma comparaison. Il avait parlé. Mincé, j'avais à peine écouté. Je m'en rendais compte que maintenant, alors que cela devait faire plusieurs minutes qu'il avait parlé. Quelle patate ! J'essaya de me souvenir de ces mots, et parvins à reconstituer sa phrase.

« Oui, c'est assez étrange... Je n'avais jamais entendu parler de ce phénomène inexplicable... »

E

« Je crois que vous n'êtes pas la seule, en fait. »

« Je ne suis pas sûr ... Mais j'ai déjà vu des chevaux qui se comportaient comme si ils venaient de naitre, alors qu'ils étaient grands. Il trébuchaient en faisant un pas, par exemple. »

Invité

Oui, cela me rassura. Ben oui, c'est toujours mieux de ne pas être seul à être différent. Je secoua la tête. Mes oreilles étaient toujours dressées vers Delector qui s'était rapproché. Il avait l'air vraiment gentil. Et mûr en plus de ça. Mon sourire s'élargit, même si je devinais qu'il était peu visible. Je ne répondis pas tout de suite. Je n'étais donc pas la seule. Je pourrais parler à d'autres chevaux, pour bien témoigner que je n'étais pas folle ! Je jeta un oeil au poulain. Lui ne semblait pas me prendre pour une déjantée, apparemment. Heureusement. Je soupira, d'un souffle bref et vif. Je me gratta le nez, contre mon antérieur, tête baissée. La nuit était entièrement tombée. J'allais répondre au jeune, quand, relevant la tête, quelque chose attira mon attention. Mes crins retombèrent en arrière. Je fixais un endroit derrière Delector. Je sentis mon sang se glacer. Mes muscles se contracter. J'étais figée, mon regard soudain presque appeuré fixé sur quelque chose derrière lui. J'aurais voulu hurler, crier, le prévenir, lui dire de s'enfuir. Mais tout son resta coïncé au fond de ma gorge. Je ne pouvais bouger. Et mon regard était toujours rivé, sur, tapis dans un fourré quelques pas derrière, les deux yeux qui nous fixaient ...

L

Tapis dans l'obscurité, le fauve couleur de charbon observait silencieusement les deux chevaux en face de lui. Une jument & un poulain. Facile, trop facile peut-être. En moins de 10 minutes ce serait terminé. Tant mieux, il n'avait pas envie de trop se dépenser cette nuit.

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