[Carrément libre.]

Invité

"C'est un long, long, sempiternel sommeil,
et si parfois je m'éveille,
je sais après que ce n'était qu'un rêve, que ce n'était pas moi." _ Pensées d'une pouliche.

Ses sabots étaient fermement plantés dans le sol rugeux d'un petit promontoire qui surplombait modestement l'immense cratère. Un tableau de désolation s'offrait à elle, tout comme elle s'offrait à lui, étrangère dans un monde de pierres. La terre crachait des volutes de cendres et de vapeurs âcres qui tapissaient et empoisonnaient le sol. Neige et geysers se morfondaient dans une boue tiède et l'air sentait le souffre.
Ses touffes de poils clairs et duveteux s'estompaient lentement tandis qu'une robe brune prospérait et coulait le long de ses courbes qui prenaient forme. Simple, triviale, sans grâce si ce n'est ... mais; rien, en fait. Un long soupir soulève ses côtes et fait battre les clapets de ses lèvres noires.

c'était un rejet bruyant;
l'animosité des autres.

Heaven secoua sa tignasse bicolore, le pie bai de sa robe s'estompait avec simplicité dans le paysage terreux. Ses grands yeux d'un bleu limpide cheminait à la rencontre des êtres. Avec délicatesse, il arracha quelques longues herbes qu'il mâchonna sans plus d'envie.
La robustesse nouvelle de son corps et la beauté même de ses muscles avait une dépense énergétique fulgurante et les besoins n'en étaient pas moins abominables.
L'herbe n'avait pas de goût, du moins, la terre était sèche, épuisée par le soleil et avait donné toutes ses ressources. Il avala sans plus de convictions les quelques brins jaunes.
Tandis qu'il s'affairait à dégoter quelque autre nourriture, il distingua une présence. D'abord étonné de ne pas l'avoir sentie plus tôt, puis curieux, il se rapprocha non sans gênes d'une forme équine très fine.
Ses yeux s'étrécirent .

Invité

Ce n'était jamais qu'un soupir du vent,
que ma chaire nue inhibait tout à fait.

L'épaisseur de l'air et des cendres volatiles étouffait ses sens et perdait lentement son esprit; une fois de plus l'absence de respiration la faisait s'assoupir dans une perpétuelle noyade. La solitude avait un goût de rien du tout, elle avait cette platitude du seul état que la pouliche avait jamais connu; une norme monotone.
Un grondement sourd de la terre la fit pivoter sur ses hanches rabotées par les vouloirs des saisons. Ses yeux sombres, qui avaient comme les autres ce simple éclat d'une jeunesse immature, et pourtant trop peu vivants, parcoururent vélocement le corps de l'inconnu dévoilé qui l'abordait. Puis elle remonta avec une lente et morbide indifférence jusqu'à son regard fastueusement bleuté.

- Tiens, vous arborez des tâches incongrues, et vos yeux ont l'audace d'enfermer la couleur du ciel, de ceux que j'ai vus aucun ne vous ressemblerait même un peu; "vous êtes différent", dirait-on. Pensez-vous que quelque personne ou phénomème puisse se qualifier de normal ou d'étrange ? Je n'y songe pas. Elle débita ainsi, comme toujours, sa voix longeait les bords de l'effronterie et du théâtre, sans pour autant s'y frotter. Ce n'était jamais que des mots, prononcés au hasard sur une inspiration spontanée qui n'avait aucune intention.

Il fut en premier lieu assaillit par les mots et totalement désorienté; ses oreilles mouvèrent perplexes, ne s'attendant absolument pas à ce genre de débit de la part d'un si jeune être. Il eut un sourire franc puis un rire sonore et entrain, sa journée morose s'avérait spacieuse en aventures.

- Je suis Heaven, et la couleur de mes yeux n'en est pas moins que le simple reflet, quand à mes tâches, je ne sais d'où elles me viennent, néanmoins elle ne sont peut-être que terre à un pelage blanc, exaspérante.

Il se rapprocha assez pour profiter d'une conversation plus confortable et respectable. Ses yeux ne décrivait absolument pas la jeune jument, il aurait plus couramment dit adolescente dans son langage humain, il n'aimait pas trop décrire les formes aux premier abord, l'esprit l'intéressait d'outre mesure.
Il la voyait frêle, seule et pensait que dans un monde équin le sevrage se faisait plus tard, il n'en avait aucune idée. Néanmoins il n'osa engendrer un sujet qui pouvait se révéler épineux. Sa voix calme et claire s'expliqua.

- Foi ou pas, les rencontres ne sont jamais hasardeuses, mais de mon côté, il y a de l'inébranlable ( ) qui m'a mit sur ton chemin, je lui en suit reconnaissant.

Invité

(Héhé

)

Les cordes vocales du mâle mature comme elle en avait rarement vu firent résonner dans ses oreilles un rire grave et allègre dont elle ne comprenait ni le sens ni la cause. Sa queue brune pas encore tout à fait longue papillonna derrière elle avec une nonchalance posée tandis qu'elle écoutait le prétendu Heaven. De nouveau assaillie par l'indifférence, elle ne prit guère la peine de lui répondre. Elle le regarda sans expression notable prendre place près d'elle; ses paupières clignaient rarement et soutenaient sans effort ce regard incroyablement bleu, l'iris était sombre et serein.
Il reprit la parole et encore elle l'écouta, ayant oublié l'idée si saugrenue de donner son nom à l'inconnu. Elle se demandait vaguement ce qu'il était, s'intéressant uniquement aux choses et non aux êtres dans leur entièreté. L'échange promettait d'être intéressant, c'était tout ce qu'elle désirait; des mots.

- Vous croyez donc à une sorte de destin ? Demanda-t-elle avec une curiosité toute paisible. Se faisant, ses prunelles mornes parcoururent le corps du mâle sans avidité aucune. Sur le même ton neutre, elle ajouta avec une spontanéité sans gêne : Est-ce que mon être présenterait un intérêt particulier pour que vous soyez reconnaissant envers ce qui m'a mis sur votre route ? Trop jeune, trop ignorante, et pourtant nullement de ce monde. Tout fonctionnait à l'envers chez elle.

Il eut le sourire serein et reposé de celui qui goûte à la paisibilité et l'innocence. Ses yeux s'enfoncèrent dans la terre rèche, il sourit en écoutant sa voix candide, pour-pesa ses propos et déposa ses yeux clairs sur elle. Elle était jeune, simple, belle d'innocence et tout simplement douce du sucre que flouait l'enfance. Dans son passé d'humain, Jem' avait toujours aimé les enfants, ceux-ci s'intéressaient avec un hors du commun absolu à l'incompréhensible et repoussaient les limites avec une presque perversité. Aussi, à bas âges, les petites filles n'étaient pas encore les débiles grotesques qu'elles devenaient avec 'maturité'. Un jour, il avait expliqué à une jeunette de 9 ans en quoi l'acte divin et la plausibilité de plusieurs divinations dans le monde humain ressemblait à une prostitution, il lui expliqua ses principes et en quoi la vraie divinité ressemblait à un accomplissement du corps et en quelques sortes un acte sexuel naturel. D'où le fait où il faillit être porté en justice pour pédophilie.
Seulement des paroles. ici, la contrainte semblait moindre, il lui sourit.

- Je crois en une sorte de Dieu ou Déesse, à toi de choisir, non pas un être et encore moins une personne, mais un ensemble.

Son sourire s'agrandit avec la joie de pouvoir en parler.

- Et vois-tu, je ne crois en rien en un hasard simple et succinct, mais ni vraiment le destin, du moins, pas chez les animaux, ni les personnes 'sensibles' comme toi et moi. Toi car tu es jeune, et moi car j'ai acquis cette sensibilité, ou plutôt, je l'ai gardé depuis ma tendre enfance. Peu de personne y sont aptes, c'est pour cela qu'il faut les éduquer en conséquent. En effet, ce n'est pas un rien qui nous fait nous croiser aujourd'hui.

Il rit de plus belle avec joie.

- Voudrais-tu te joindre à moi pour une marche, je pourrai te montrer tout cela plus amplement.

Invité

Elle l'écouta débiter toute sa fortune et ses convictions sans l'interrompre pas même d'un souffle bruyant ou d'un hochement de tête, elle avait seulement figé sa pupille sur la sienne. Il riait et se délectait, comme un enfant auquel on aurait accordé le désir puéril de parler d'une passion vraisemblablement ennuyante, alors qu'en fait, on ne l'écoutait même pas. Toutefois Leeward avait prêté une oreille fraîche et jeune, assez neutre, à ce prologue d'exposé. Etait-ce bien, était-ce mal ? Elle ne pouvait trancher car la question ne lui venait même pas à l'esprit. Elle ne se douta de rien, sans pour autant se révéler naïve, et ne fit que se prendre de passion pour les mots. Et il allait lui en donner beaucoup, autant que sa salive pourrait le permettre. Alors, elle accepta d'un hochement de tête insignifiant l'invitation qu'elle aurait du juger relativement douteuse.

- Je le ferai, jusqu'à ce que vos paroles ne suscitent plus chez moi aucun intérêt, répondit-elle avec impassibilité comme si cela était une condition claire et nette sur laquelle elle ne comptait pas revenir, naturellement. Elle se mit en marche, l'allure nonchalante. Qu'entendez-vous par 'cette sensibilité' ? Ces mots-là me sont presque étrangers, suis-je ce que l'on apelle une personne 'sensible' ? Et comment le sauriez-vous ? Son regard vira un instant vers le bleu exubérant des yeux de son interlocuteur, et quelque chose qu'elle ne soupçonnait pas le moins du monde commença à naître en elle et à fluctuer dans ses entrailles encore jamais foulées par les sentiments et émotions. Le champ avant la bataille.

[Désolé, c'est du vite fait, un peu nul x')]

[Nul ? .___. Je me demande ce que c'est quand c'est très réussit, non, attends, ça ne se peut pas, ce serait trop beau pour exister *___* Sans rire, c'est parfait :) Heart

]

H

- Tu es sensible car tu es encore jeune et pure, tu n'as pas encore vécu ce que l'on appelle la 'maturité'. Or celle-ci peut être très fructueuse, mais en général elle n'est que mauvaise, du moins, est-ce la première maturité, celle que l'on appelle en langage humain, l'adolescence.

H

- Toi, tu te situe, je dirais, très proche de la première maturité, il dépend des personnes, et surtout, chez les équidés il me semble que cette maturité soit moins importante et différente. En gros, tu n'as qu'une vue générale et peu distincte de ce qui t'entoure, la curiosité te pousse à chercher des réponses dans la nature, chez les autres et aussi un peu à travers toi même. Ta sensibilité est là: Tu es pure et as tout à apprendre, encore aucune idée ne te souille et n'empoigne tes os.

I

- Quand arrivera cette maturité, c'est à ce moment là où se révèleront tes caractères sexuels secondaires, premières chaleur, possibilité d'enfanter, ton pelage prendra sa forme définitive, l'ensemble de ton corps se composera d'une maturité nouvelle. C'est aussi à ce moment que la plupart des jeunes gens commencent à s'intéresser au sexe opposé, et c'est là aussi où beaucoup se perdent dans la débauche par manque d'éducation.

I

Invité

[Pardon :D :]

Elle remarqua le large sourire égayant les lèvres de l’étalon bicolore, sans pour autant remonter à sa cause. Ce phénomène faisait comme partie intégrante de son interlocuteur, elle ne s’en sentit pas interpellée. Il répondit alors avec une méticuleuse minutie à ses questions. Jamais de sa maigre vie encore elle n’avait assisté à un tel théâtre, jamais elle n’avait bu les paroles si abondantes d’une autre personne. Elle le prit raisonnablement comme une chance, s’arrêtant de temps à autres sur ce regard bleu qui s’extasiait. Il parlait, et elle n’avait qu’à l’écouter, logeant dans un coin de sa tête vide toutes ces particules qu’il insufflait à son terrain vierge. Bien sûr, elle avait évidemment percuté sur l’allusion aux humains et ce phénomène lui était presque inconnu, mais cela ne l’intéressa pas momentanément. Elle prit le parti non pas d’oublier, mais de stocker. Et elle s’engagea à répondre, comme elle souhaitait si avidement le faire, bien que rien de ce qu’il dit ne put la toucher, les sentiments ne naissaient pas en son cœur, ou du moins pas consciemment, en fait elle n’en savait rien.

- Tout ce dont vous me parlez ne m’est que très peu connu. Je n’ai pu que le deviner vaguement d’après les quelques rencontres que j’ai faites, mais je ne le comprends pas, opu plutôt ne le ressens pas. C’est donc cela que vous appelez ma sensibilité. Cela je peux le comprendre. Et j’ai également saisi l’entièreté de vos paroles, encore que je ne sache si vous me parlez de vrai, bien que j’y attache peu d’importance. J’ai une question à vous poser, un faible écho à vos réponses : ne croyez-vous pas qu’en me parlant de ces choses, même si votre but serait tout le contraire de me débaucher comme vous le dites, vous souillez vous-mêmes mon esprit et l’incitez à s’y intéresser d’une façon un peu précoce ? Il me semble que les différentes couches de notre cerveau agissent indépendamment de notre volonté. Elle débita tout cela d’un ton impérialement neutre et sans rythme, l’œil fixant la route escarpée, et ses mots n’étaient que le fruit d’une impulsion naturelle, elle ne s’inquiétait guère du jugement qu’il porterait sur l’éventuelle immaturité de ses paroles. Après avoir parlé, elle rabattit ses iris sombres vers lui, et gravit tout son corps avec minutie, remontant jusqu’à ses yeux d’un bleu intense. Elle s’y accrocha et ne détourna point les yeux, lesquels semblèrent pour la première fois depuis longtemps s’animer d’un éclat insolite. Impassible et pourtant ... Pouvait-il seulement comprendre ce qu’elle ne comprenait pas chez elle ? Ce dont elle ne se rendait pas compte ? A quel point pouvait-il plonger en elle ?

» libre..je galope..libre je resterai( PV libre qui veut?)
» Libre comme l'air (libre)
» * Éco .. ?! [libre]
» De... De l'eau!! [libre]
» » The End. [libre]

[Carrément libre.]

[Carrément libre.]

Sujets similaires

Sujets similaires