This night | Antartica |

Aldo marchait péniblement depuis quelques heures, pourtant, rien en sa posture n'indiquait cela. Il avait la tête haute, comme à l'habitude. Seul les nombreuses griffure sur sa robe trahissait quelque chose de louche.

L'étalon vit alors quelques lucioles briller. De petites lumières frivoles qui dansent en tout sens. Il en avait deja entendu parler, et quel étonnement lorsqu'il avait découvert que c'était en réalité des être vivant qui produisait cette petite étincelle dans la nuit.

Le soleil était d'ailleur couché depuis bien longtemps. La lune était haute dans le ciel, se bousculant avec les étoiles et les comètes passagères.
Grace à sa robe, l'étalon passait presque inaperçu, si ce n'est les petits reflets bleu/blanc que la lune produisait en se réfléchissant sur le poil d'ébène.

Arrivé à un coin d'ombre, l'étalon mordit finalement dans un fruit gorgé de sucre, et cela lui remonta un peu le moral.

* La gourmandise te perdra ... *

Il finit le fruit lentement, savourant chaque bouchées, avant de s'avancer un peu plus loin encore entre les petits insectes lumineux. C'est alors qu'il entendit un bruit. Les nerfs à fleur de peau, une lueure rouge s'alluma dans ses yeux. Une lueure diabolique, de celle qui vous clou sur place sans vous laissez le temps de cligner des yeux. Black Hell avait en effet commencé à donner à Aldo quelques uns de ses attraits diaboliques.

L'étalon laissa entendre un hennissement strident qui se repercuta dans l'endroit et effraya momentanément les petits insectes volants.

Des milliers d'étoiles étaient parsemés dans le ciel d'un noir d'encre,
comme si on les avaient jetées au hasard. La jument grise admirait ce
paysage nocturne qu'elle aimait tant. Elle veillait souvent le soir pour
pouvoir apprécier la beauté du crépuscule. Elle avait peu à peu retrouvé
son sourire perdu, grâce à certains chevaux qu'elle avait rencontrés.
Une certaine MoOn Light, cette jument qu'Antartica avait qualifiée
d'« étrange créature ». Les yeux toujours plongés dans cet océan noir,
la grise marchait sans le savoir dans la vallée aux lucioles. Ce fût juste
lorsqu'elle quitta les cieux pour la terre qu'elle reconnut l'endroit.

Cet endroit où elle avait vu pour une des dernières fois son amour
déchu. Les yeux soudain empreints d'une lueur de tristesse, la grise
continua d'errer sur ces terres. C'est alors qu'elle entendit un
hennissement à vous glacer le sang. Il y avait quelqu'un, une cheval.
Il était là, tout près & son cri n'annonçait rien de bon. Elle tourna
vivement la tête vers la provenance du son & cru apercevoir une
silhouette équine. Un fantôme ? Antartica croyait rêver. Oui,
il y avait bien quelqu'un. Elle s'arrêta & cria :

- Qui est là ?

Pour toute réponse, l'étalon sébroua. Il avait reconnu Antartica, mais ne souhaitait pas la voir.
Il avait honte, il se sentait impuissant et faible, comme quelqu'un qui aurait perdu une autre personne qui lui était chère.

Ses yeux toujours habités par une lueur rouge diabolique, sa longue crinière ondulées tombant sur ses yeux. On aurait dit un diable. Alors que la jument, tâche blanchatre dans la nuit, se mouvait avec souplesse, tel un ange avec une paire d'ailes en rabe.

Avec quel plaisir Aldo, à ce moment même, ce serait enfui en galopant sans cesse! Pour aller, qui sait, à l'autre bout du monde, ou peut-être sous la terre. Il ne pouvait cependant pas bouger sans provoquer de bruits. Il arrêta de respirer, priant pour que la jument s'éloigne, croyant avoir été en proie d'une quelconque imagination de sa part.

Le cheval fantôme avait cessé de respirer. Pourquoi ? Voulait-il se cacher ?
Cette idée semblait absurde. Pourquoi un cheval voudrait se cacher d'elle ?
Sauf si ... Sauf si elle & se cheval se connaissaient. Oui, c'était une
éventualité à ne pas omettre. La jument fit quelques pas vers l'inconnu.
Elle était, ou toutefois elle croyait être en face de lui. La lueur de la lune
renvoyait de légers reflets bleus gris sur la robe ébène du cheval. La grise
sentait l'adrénaline monter en elle en flot. Elle avait peur, peur que cet
équidé d'en soit pas un & qu'il soit hostile. Mais malgré tout, elle chuchota :

- Quel est votre nom ?

Elle espérait recevoir une réponse de la bête. Serait-ce une de ses
connaissances ? Elle l'espérait.

Aldo arrêta finalement de retenir sa respiration en entendant approcher Antartica. Aussi, dit-il dans un souffle.

- Je me nomme Black Hell.

Il savait que la jument ne le connaissait pas sous ce nom. C'était le pseudonyme qu'il prenait pour passer inaperçu, et il l'avait également donné à cette étrange malédiction. Enfer noir, cela correspondait exactement à ces sensations.
Il ne recula pas, n'avança pas, resta la, planté en face de la jument. Il voyait étrangement bien dans le noir, et voir la jument ainsi légèrement apeurée le faisait culpabiliser de son comportement.

Cette voix, ce chuchotement. Antartica décellait quelque chose qu'elle
n'arrivait pas à savoir. Mais cette voix ne lui était pas étrangère. Elle
soupira & tenta de mieux voir le cheval en face d'elle. Il semblait plutôt
agressif vu le ton de sa voix, mais il ne bougeait pas, il ne tentait rien,
ce qui rassura la jument grise. Elle continua :

- Je ... Je suis Antartica.

Sa voix tremblait. Elle ne voulait pas montrer sa peur, même si celle-ci
commençait à s'apaiser. Elle dit dans un murmure, d'un ton plus sûr :

- Je vous connais ?

Elle n'était pas sûre. Elle voulait en avoir le coeur net. Il suffisait d'une
réponse du dénommé Black Hell.

L'étalon ferma un instant les yeux, décelant un brin de peur dans la voix de la jument.

- Je fais en sorte que personne ne me connaisse vraiment ...

Sa voix était redevenue calme est posée, mais il essayait tant bien que mal de la modifier un peu pour éviter que la jument ne le reconnaisse sur ce critère.

- Mais je connais beaucoup de monde...

Un luciole vint voler autour de la jument, et l'étalon put apercevoir dans un léger flou ses yeux... Il les devinait empli de résignation.

- Je fais en sorte que personne ne me connaisse vraiment ...

La jument frissonna.

- Mais je connais beaucoup de monde ...

Les paroles énigmatiques de l'étalon, oui car c'était un étalon rendaient
la jument un peu nerveuse. Il ne voulait pas lui dire si il la connaissait
ou non. Mais pourquoi donc ? Cela ne lui écorcherai pas la bouche si
il disait un simple ' oui ' ou ' non ' ?! Elle baissa la tête, énervée.

Une luciole passa devant eux & elle eut le temps d'apercevoir une lueur
malsaine dans les yeux du cheval noir. Une lueur cruelle & méchante.
La jument se sentait de moins en moins bien, elle se retenait de fuir.
Mais elle voualti savoir pour Black hell. Elle voulait en savoir plus,
car il lui cachait des choses. Elle garda le silence, attendant une
parole du cheval ébène.

Aldo laissa le temps filer ainsi un moment.
Une brise légère les entouraient et décollait
légèrement leurs crins.
Les branches craquaient et faisait bruisser leurs feuille
en un bruit doux et caressant.
L'étalon leva la tete. La lune était cachée par les nuages et entranait ainsi une obscurité certaine ou il pouvait se cacher grace a sa robe.
Plusieurs minutes s'étaient deja écoulées,
sans un mot pronocé. Aldo prit alors la parole.

- Tu devrais partir ... Antartica.

Sa voix n'était qu'un murmure qui se confondait avec le bruissement du feuillage
, et pourtant, cette voix avait quelque chose de profond, comme un cri de détresse, déguisé derrière un flot de paroles.

Brisant le silence qui pesait entre eux, l'étalon noir lui conseilla de partir.
Antartica garda la tête baissé. Tout lui disait de fuir, sa peur, la cruauté
émanant du nom de Black Hell ainsi que l'étalon lui-même. Mais la grise
voulait rester auprès de lui. Elle sentait qu'il fallait qu'elle reste. Elle leva
alors la tête & dit d'un ton décidé.

- Non, je ne partirais pas, Black Hell. Même si tout me dit de te
fuir, je resterais ici à attendre la vérité.

Ce flot de paroles était sortit tout seul de la bouche d'Antartica. Elle avait
ainsi dit ce qu'elle avait sur le coeur. Elle se sentait plus légère & elle
avait moins peur. Les yeux cherchant la silhouette du cheval, elle attendit une réponse.

Aldo haussa un sourcil malgré lui. La jument l'avait-elle reconnu ?

- De quelle véritée parles-tu ?

Un oiseau, effrayé sans aucun doute par quelconque rapace, sortit du creux d'un arbre en poussant des cris strident à percer les tympan, le tout dans un grand fracas d'aile. L'étalon ne cilla pas, attendant la réponse de la jument avec une certaine appréhension.

L'étalon avait désarçonné la jument. Elle ne connaissait pas cette vérité, mais elle savait qu'il
lui cachait quelque chose. C'est ça qu'elle voulait savoir, et rien d'autre. Elle réprima :

- Je ne sais pas. Mais tu caches quelque chose. C'est ça que
je veux savoir.

L'obscurité remplissait totalement le paysage. Seules les lucioles donnaient un peu de
vie à cet endroit. la jument grise continua de toiser Black Hell, attendant une réponse
satisfaisante.

L'étalon soupira. Ses naseaux ronflèrent doucement.

- Je crains qu'il n'y ai rien à dire ...

* Ou peut-être trop ... *

Sa voix devenait pressante, mais l'étincelle brillant dans ses yeux c'était éteinte. Il étendit son encolure vers le bas, l'étirant, avant de secouer la tête pour chasser une mèche de crins qui lui barrait la vue. Enfin, il reporta sa tête haute, et observa un instant les horizons. On pouvait entendre les petits frottements de petits rongeurs.

UP =)

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