Swallow marchait depuis un bon moment déjà, et la fatigue se faisait sentir dans ses pauvres petites jambes. Elle cherchais un endroit où se reposer au moment ou elle se rendit compte que ce qu'elle voyait en face d'elle n'était pas un rocher, mais bien une construction humaine. Elle s'arrêta et hésita. Pouvait-elle y aller ou se ferait-elle chasser ? Finalement, la fatigue eut raison d'elle et elle s'avança vers le bâtiment, qui se révéla être un grand moulin à deux roues, une baignant dans l'eau et l'autre tournant toute seule, comme un fantôme, grâce à la petite brise qui agitait de même les crins de la belle ponette. La boule de poil s'arrêta de nouveau devant l'immense porte, puis rentra timidement, avant de pousser un léger hennissement. Personne. Elle rentra complètement, il faisait humide, moite, mais chaud et il y avait même un peu à manger et quelques brins de paille. Swallow grignota l'orge avec délicatesse, comme pour pas lui faire de mal. Puis elle sorti hors du moulin et s'approcha de la petite rivière avec timidité, de peur de glisser et de tomber dedans, car elle avait appris comme l'eau pouvait être méchante. La ponette but quelques petites gorgées d'eau fraiche, le soir tombais avec lenteur, comme si il n'était pas si pressé. Swallow leva la tête et regarda le soleil disparaitre sous des nuages rouges et orange... quand tout d'un coup il disparu complètement, et juste avant ce fut une explosion de couleurs, faisant reculer la ponette... magnifique... encore éblouie, elle rentra, la nuit tombée, dans le moulin pour aller s'effondrer sur la paille, complètement crevée...

La jeune pouliche se réveilla brusquement, quelque chose était passé rapidement, et le temps qu'elle ouvre les yeux, c'était déjà ressorti de l'autre côté ! Elle se leva en baillant, et sortie, titubant, se demandant de quel ouragan il s'agissait. Elle bailla, cligna des yeux et fixa la chose près de la roue à eau. Un soupir s'évanouit de ses lèvres avant qu'elle ne s'élance au grand galop, s'arrêtant entre les pattes du cheval présent. Elle mis sa tête entre ses antérieurs.

"Bonjour vous !"

Elle souris et sortis de sous les pattes de l'inconnu, avant de rentrer dans l'eau pour l'éclabousser, d'en ressortir et de regarder le cheval avec un grand sourire. Elle bailla de nouveau et s'assit sur son gros popotin. Elle s'ébroua, bailla et se coucha, s'endormant instantanément. Elle était beaucoup trop fatiguée, et puis à vrai dire elle avait froid, elle ne se sentait pas très bien et aurait préféré être près de son tonton.

( waw vive les amies à se faire déprimer ^^ moi j'ai pas besoin de mon amie, je me regarde dans la glace je déprime >.<')

La pouliche bougea un peu au contact chaud et agréable d'un corps parental près d'elle, et elle se mit à rêver de sa vie d'avant, alors que tout allais pour le mieux. Bien sûr, elle n'était pas toujours comme ça, mais elle avait tant subi, elle était si fatiguée qu'elle n'avait pus faire autrement. Elle resta sans bouger un long moment, parfois poussa un soupir plus long que les autres, alors qu'à chaque minute elle oubliait un peu plus ce passé qui lui manquait tant. Au bout d'un moment elle se réveilla, doucement, sans ouvrir les yeux au début, elle se colla contre l'étalon puis ouvrit un œil, puis l'autre, bailla et referma les yeux, avant de les rouvrir d'un coup. Le retour à la réalité était assez brusque et elle mit un petit temps à comprendre qu'elle ne dormait plus.

"Maman ?"

Elle ouvrit grand les yeux, tout lui revenait. Il n'y avait pas sa mère ici, ni même un ami auquel se raccrocher, juste un étalon qui semblais assez gentil pour s'occuper d'un pauvre boule de poil comme elle. Elle regarda le cheval avec une certaine tristesse et lui fit un petit sourire, puis elle s'approcha doucement de l'eau et regarda son reflet, tremblant à chaque petite vague... maman...

(j'ai une gigantesque glace à côté de la baignoire Oo' zsuis oblizée !)

La ponette tourna tout d'un coup la tête et regarda le gigantesque étalon. Elle venait de se rendre compte qu'il lui avait posé une question, mais elle ne savait pas comment répondre. Non, elle n''était pas seule, puisqu'il était là, lui aussi. Mais à part lui, oui, elle était seule, sans amis ni attaches. Elle se regarda un moment dans l'eau, imaginant dans son reflet le regard de sa mère.

"Oui, toute seule."

C'était un peu sorti comme ça, sans qu'elle ne réfléchisse bien à si c'était ce qu'il voulait dire. Elle cligna des yeux et l'image de sa mère disparue. Seule. Elle était seule et plus jamais elle ne reverrait ce sourire qui avait fait de ses jours le bonheur de vivre. Elle ferma les yeux et leva la tête au ciel... J'ai demandé, à la lune... si elle voulait, encore de moi... et maintenant, je suis perdue, perdue dans l'immensité d'un monde inconnu. Elle regarda l'étalon et lui fit un sourire... c'était tout ce qu'elle pouvait lui donner...

Swallow s'arrêta de bouger et regarda au loin, là-bas, peut-être en direction de sa mère, si elle était encore de ce monde. De parents... Les parents c'est la mère c'est ça ? Elle réfléchi, pourquoi parents c'était pluriel d'abord ? Elle se dit qu'après tout, c'était encore une erreur de la langue, comme le fait que beaucoup de nom soit au masculin alors que tout le monde sait que les filles sont les meilleurs.

"Ben ma maman, elle veut plus de moi."

Elle regarda le grand étalon, toute triste. C'était vrai non ? Sa maman ne voulait plus d'elle, personne ne voulait plus d'elle. Pourquoi ? Qu'avait-elle fait qu'il ne faille pas ? Elle essayais pourtant d'être tout le temps gentille et polie. Mais Swallow essayait de se dire que c'était la vie, c'était comme ça, et qu'elle était trop jeune pour comprendre. C'est tout.

Swallow réfléchit un moment. Non, ça mère ne lui avait pas qu'elle ne voulait plus d'elle, mais elle ne voulait plus d'elle, c'est tout.

"Ben elle a laisser les hommes me prendre et me poser loin, et quand z'l'ai appelée elle est pas venue !"

Swallow était toute triste, jusqu'à ce qu'elle essaye de comprendre la deuxième phrase qui avait été prononcée. Elle regarda l'étalon avec un signe d'incompréhension dans le regard.

"C'est quoi un père ?"

Jamais sa maman chérie ne lui avait parlé de ça. Ni même personne d'autre. C'était une personne ou un objet ? Si il avait disparu avant qu'il naisse, c'est que ça devait pas être bien important pour faire un enfant non ?

L'étalon regardait tristement l'eau qui coulait, soulevan des souvenirs un peu durs ...
Comment expliquer a un poulain ce qu'est un pére ?

"Ben, pour faire un poulain, faut une maman, et un papa, et le pére, c'est un peu ton protecteur, ta maman, c'est celle qui te donne du lait, qui t'éléve, et qui te fais des calins ...
Ton pére c'est celui qui te protége, qui t'apprend la vie, a être courageux, a ne pas baisser les bras, il t'apprend a vivre par toi même ..."

Une larme, une seule vint troubler le cour de l'eau, aucune autre ne suivit ... Peut-être que Pandor était un étalon, mais il possédait une sensibilitée contrairement a d'autres.
Il réfléchit a ce qu'avait dit la pouliche, on lui avait raconté cette situation, il avait une boule dans la gorge, car c'était peut-être arrivé a son pére mais dit a Swallow

"Tu vois, les chevaux sauvages, parfois des hommes viennent les attraper avec une corde, et les emménent loin de leur libertée, ils leurs montent sur le dos de force, et aprés les dressent, et leur mettent un truc sur le dos pour les monter.
Et souvent, dans des élevages de chevaux qui vivent en captivitée, c'est a dire avec les hommes, des poulains naisent, souvent c'est les hommes qui choisisent le pére, et qui obligent la jument a le rencontrer, et généralement y'a un poulain qui nait, et comme ils veulent de l'argent ils enlévent le poulain a sa mére, et l'emménent loin d'elle ... pour le dresser et lui monter sur le dos ..."

L'étalon se tus; il avait déja bien résumé la situation, mais il ne voulait pas choquer la pouliche en allant plus loin, avec la boucherie par exemple ...

Swallow regarda sur son dos avec un air étonnée. Elle regarda sous son dos. Bah non, il y avait personne ! Et puis un pare. Non, un père. Bah pourquoi il restait pas avec la maman lui ? Puis...

"Moi j'ai personne sur le dos, alors c'est maman qui veut plus de moi !"

Elle alla se réfugier contre le ventre de l'étalon pour pas qu'il ne voit la larme qui commençait à couler lentement. Pas de père, pas de maman. Personne pour lui apprendre à vivre ou pour faire des câlins. Elle coucha contre le monsieur et regarda ses yeux qui brillaient comme sous l'effet de la tristesse. Elle se leva doucement et silencieusement s'approcha de sa grande tête, avant de lui faire une petite lèche sur la joue avant de se reculer un peu.

"Peut-être que le monde n'est pas si coloré, non ?"

Un instant elle sembla bien plus vielle, puis elle se retourna et regarda son reflet dans l'eau avant d'essayer d'imaginer le monde en noir et blanc... peut-être ?

La pouliche glissa son sabot dans l'eau en brisant son reflet. Se raccrocher à quelque chose. Bien sûr, on peut vivre heureux, pour certains, il suffit d'un sourire et d'un peu d'amour. Mais quand il n'y a personne pour vous faire un sourire, pour vous donner un peu d'amour ? Comment envisager un monde plus beau et plus coloré si personne n'est là pour vous aider à le peindre ?

"Il faut aussi savoir se décrocher pour avancer, non ?"

Après tout, c'était vrai, elle avait dû se décrocher de sa mère pour rencontrer son vieil ami, et quand il était mort, elle s'en était décrochée, et maintenant, elle était là. Ça avait donc peut-être une part de bonne chose non ? Mais pour vivre il lui fallait se raccrocher à autre chose, parce qu'on ne peut pas vivre simplement, lentement et heureux.