[ https://www.dailymotion.com/relevance/search/Ai%2Bno%2Bmatador/video/x6guwf_news-ai-no-matador-concert-pacific_music]















Meilleurs encore étions-nous lorsque le soleil se couchait
Car les ténèbres de la nuit nous recouvraient
Et nous n'avions ni peur ni honte de danser
Silhouettes protégées. Éternité.








Le soleil se levait flamboyant derrière les collines endormies, répandant ses lueurs dorées sur le sol rayonnant d'énergie. Les arbres engourdis, démunis, accueillaient avec soulagement la chaleur qui venait caresser leur écorce gercée. Un ciel bleu azur brûlait au-dessus des terres, sans nuages impertinents pour venir troubler son calme. Ah, quel temps magnifique. Contraste agréable entre la froideur vivace de l'hiver déboutant et la douce chaleur de l'astre divin promettant gloire et bonheur, en cette journée euphorique. Nous ne pouvons que nous incliner devant la nature bienveillante, apprécier et accueillir à bras ouverts cette énergie gratuite. La vie se résume sans cesse à des choses simples, et merveilleuses. Comment rester impassible. Ah, comme j'ai envie de danser, lorsque ce monde m'offre toute sa beauté. Sans pudeur, détachons de nous les principes sans fondement. Nous serions trop idiots d'attendre en silence ... Les paroles innées de la chanson qui vient buter sur mes lèvres refusent d'attendre. Elles s'élèvent dans les airs, s'engouffrent en soufflant dans mon corps tout entier. Enfin je respire, je vis, mon coeur bat si fort que tu pourrais l'entendre. Je sens que je vole, que je danse, si belles louanges. Mon corps comblé ne s'attardera pas sur le chemin rocailleux. Je vis.







Earwen marchait au milieu des volatiles qui se réveillaient en chantant au-dessus de sa tête. Elle s'arrêta, regarda silencieusement.

Un sourire attendri vint éclairer son visage émerveillé.

Le temps de vous dire adieu,
Vous étiez déjà partis.
Peut-être qu'un au revoir,
Un simple au revoir.
Au revoir, au revoir, au revoir ...

Seul l'écho lui répond, dans cette immensité vertigineuse, ces murs de pierres froids et durs comme
la glace qui dehors remplace la sable fin et mouvant entre les herbes folles. Folles pensées, d'ailleurs,
arrachées, violemment pour ses doux bruits fuyants. Une vague brise souffle dehors et entre par les
orifices anguleux du bâtiment, prolixe et bruyant.
Expiration doucereuse. Ronflement désobligeant. Le froid et l'humidité tuent tous ceux qui osent s'en
approcher. Le triste froid de l'hiver qui s'allonge, à peine débuté, son règne maléfique me troue les poumons.

Et je parle encore tout seul. La folie n'est pas loin.

Un pigeon tardif et agonisant tombe devant le mâle brun. Ses plumes grisâtres son ternes et ses prunelles
s'opacifient. Cruel temps. Le volatile tente un dernier geste de l'aile; qui retombe, mollement contre son faible
flanc déjà refroidit par la mort, sournoise.
Une respiration enthousiaste, des pas qui se posent. A l'extérieur. Odeur féminine, suave.

Fragment du temps qui s'envole,
qui s'envole, qui s'envole ...
Et je reste comme un c*n accroché au sol.

Le triste son cristallin de la voix de la femelle en question s'infiltra dans sa tête. Renouant avec de tristes
souvenirs, fragment encore tellement existent du passé. Son odeur continue d'avancer plus profondément
encore dans ses poumons anesthésiés et brûlés par le froid. Sucrée et légère à la fois; odeur d'une agrume
oubliée. Une plume grise et sale se détache du ventre blanc de la colombe crevée. Crooked Smile la suit des
yeux, longtemps, suivant sa fugue folle vers un horizon plus froid encore. Le vent se lève et fait pleurer les yeux
du mâle; qu'il ferme. Il essaye d'imaginer pour se distraire la tête et la robe, les formes et les yeux de la femelle.

Qui êtes-vous ?

Il s'ébroue. L'odeur de la femelle l'enivre. Il veut entendre encore une fois, le son de sa voix. Juste une note.
Ses sens exultent à priver encore un de ses sens la présence de la jument. Il détend ses muscles un à un.
Il fait le vide dans sa tête. La vision ne doit être gâchée par quoi que se soit; pour rien au monde.

La réponse m'importe peu en vérité.

Attente.

Musique d'Ambiance



Pourquoi pas ?
Rester là et pourrir seuls avec le monde devant nous.
Entre leurs regards déconcertés.



La pression, subliminale, est trop forte. Il résiste; vainement. Ses paumières sombres découvrent enfin
leurs prunelles mordorées. Focalisation étrange et irréelle sur l'animal devant lui.
Vertige.
Douce agonie. Tu es masochiste mon vieux. Non, la folie n'est vraiment pas loin. Elle guette. Là-bas, elle
attend ton prochain faux pas.
Les yeux brulants, la voix vibrante, un dernier mot. Avant le silence. Plus pur et plus juste à ce moment précis.
Délicat et sauvage. Instant d'émerveillement abstrait.

Le pigeon est mort.

Constat. Délire profond. Les mots qui sortent de ma bouche me font vomir parfois.
Déroutants et dispensables, qui accaparent nos esprits à force de trop chercher.
En quête du juste discours.
Conversations mielleuses que le peuple utilise.
Les rois sont au dessus. Régnons.
Pour ne pas rester fixés.
Cloués; au sol.

[ Merci <3 C'est largement réciproque ;) ]




La bougie de l'espoir peut rallumer toutes celles qui sont éteintes.
N'oublie pas.
J'attendais près du cours d'eau que tu viennes me chercher ...



Enfin, il ouvre les yeux, et elle peut plonger où bon lui semble. Désir puissant de s'aventurer dans ses yeux attirants. Attirance, est-ce le mot qui conviendrais le mieux à ses envies insolites ? Et pourtant il semble si confus et peu sur de lui ...
Ne laisse pas la méfiance éteindre la flamme que je vois brûler chez toi.
La folie n'est pas un mal. Qui donc pourrait en juger ? Nous ne savons rien du comportement idéal, des propos à tenir. Désirs, idéaux et princpies s'entrechoquent dans nos esprits et la voie à choisir est enveloppée de brouillard. Ne jamais se poser de questions auxquelles on aura jamais de réponses.
Rester lucide dans un monde de rêve.
J'aimerais juste que lorsque je te demanderais :
' Serre-moi, enmène-moi danser sous la lune."
Tu acceptes sans scrupules, sans que tu sois accablé de tourments.


Constatation trop véridique.
C'est comme si elle avait attendu qu'il l'affirme, comme si son verdict avait une importance telle qu'il fallait le croire lui. Son visage se décomposa lentement, ses yeux brillaient d'une lueur intense, étrange. On aurait pu voir un enfant à qui l'on aurait dit : ' Je n'ai pas pu réparer ton jouet, j'ai dû le jeter ... '
Terrible choc, prise de conscience d'une vérité implacable, impalpable.
Inexorablement.

" Mort ? "
Sa voix est brisée, altérée. Son visage empreint d'une expression étonnée et déçue.
Mais, est-ce un jeu ?
Un jeu de personnalité pour attirer l'étalon dans ses filets, comme elle l'a toujours fait ? C'était toujours inaperçu, sain.
N'est-ce pas Earwen qui parle au fond, qui se sent vraiment perdue dans ce monde atroce ? La jeune était troublée par ses propres manipulations.

Elle recula de plusieurs pas, une expression légèrement effrayée dans ses yeux, et détourna précipitemment son regard de l'étalon. Seuls douceur et grâce éternelle persistaient, alors que tute sa muraille s'effondrait comme un château de cartes. Elle aurait pu fondre en larmes, s'enfuir ou se lamenter.
Earwen regardait le sol, lorsqu'à nouveau son regard se reposa irrésistiblement sur le mâle.
Honteuses supplications.
Comment pourrait-il l'aider, alors que lui-même se perd ?

" Vous êtes différent. Comme moi ? "
Voix cassée, inftanile et ingorante.

Tentation désespérée, stupide.
Combat ultime.

C'était une grande jument; alezane au poil épais et brillant par ce milieu d'hiver glacial.
Tant de tristesse et de tortures dans ces yeux effarés. Tant d'incompréhension dans ce regard démunit.
Tu me regardes petite mais je ne peux strictement rien pour toi ma belle.
La nuit, comme le jour le fit ce matin même et tous les matins du monde; nous enveloppera de sa cape sombre.
Et nous serons aveugles; à nouveau. Marchants à tâtons; trébuchants à chaque racine, sur chaque fissure.

Tu me regardes, tu m'observes. Tu plonge dans mes yeux.
Sache, oui saches; que je me noie dans les tiens.

Tempête et orage; colère et destruction.
Une vague de sentiments, déferlants, déferlants, déferlants ...



Son souffle se fait plus rapide. Brusque manque d'air, l'étalon vacille.
Se reprend. Boit la tasse.
Le vent violent lui fait soudaine courber les reins; ses hanches se détachent.

La force me manquerait. Mais j'accepte.
Alors que tu virevolteras dans la clair argenté de la Lune; je t'observerai, et, une fois de plus,
j'aurai cette impression de vide et de néant qui m'enfonce, m'écrase le coeur et me casse les cotes.
Je m'étoufferai de te voir, là-bas. Seule.
Sauvée.
Envolée.



L'Harmonie et le chaos. Combat désespéré et inutile pour atteindre l'apogée de la première.
C'est cela, je crois; qui me rend fou.

Les remords sont inutiles.



Tu crois ? Mon âme toute entière aspire plus que tout à ce que tu aies tort.
Aurais-je peur; de moi-même. De toi. De la nuit, comme tu le dis, qui pourrait nous faire naufrager, s'échouer quelquepart où nul ne pourra jamais venir nous chercher. J'aimerais croire que cela n'existe pas, que jamais rien ne fera tomber l'espoir. Car, s'il vacille, c'est tout qui s'écroulera, tout ce dont nous sommes capables. Non, tu as tort.

Ton regard brûlant me dégoûte, m'horrifie. Des émotions trop fortes pour qu'on puisse les exprimer, alors, je me noie dans mon propre esprit.

Pitié.



Earwen le voyait fléchir, pressentait sa volonté épuisée.
Au bord de ses yeux brillaient deux gouttes d'eau, deux petites larmes qui cependant ne se laissaient pas tomber, restaient accrochées à leur origine.
Cette fois-ci, elle détourna totalement son regard et brisa le seul lien qui l'unissait à l'étalon. Regard suppliant vers le ciel paisible, incapable.

" Fou ? "

Sa voix est brisée, éparpillée en mille morceaux où reflète sa douceur la plus profonde.
Elle a envie de hurler, mais sa voix n'est qu'un murmure.

" L'harmonie, je vous la donnerais sans compter, si seulement vous pouviez la protéger. "

Le Bien et le Mal sont nés de l'imagination de nos consciences effarées;
Deux forces en ce monde seulement se combattent;
La première est l'Harmonie,
Recherche de l'esprit ne faisant qu'un avec la nature et le monde qui nous entoure;
La seconde est le Chaos.

L'Espoir en ce Monde est affaiblit, les gens ne croient plus en rien.
Sombre hérésie des pessimistes.
Recrudescence de Réalistes - dont je fais malheureusement (ou heureusement) partie.
La tempête fait rage au dessus de nos têtes, de nos visages déformés qui par la haine, qui par la peur;
Les gens aux regards bienheureux comme le tiens se font rares.

Mais parfois, sans le savoir tu essayes de résister au Chaos.
Je ne prend part en rien, en regardant, blasé, les corps et les esprits tomber à mes côtés.
Je suis neutre et cynique;
Paradoxalement peut-être plus infâme que les forces du chaos elles-même;
qui se battent pour une chose qui leur semble idéale;
grand bien leur fasse.
Malheur aux autres.

Je vois ton regard qui déjà se détourne,
la peur entre tes veines qui brule férocement ton petit cœur fragile.

Je n'existe pas.
Je ne crois en rien.
Les trois seules choses qui me restent encore de toutes ces infamie sont la Peur.
Je me nourris de ma propre peur. Indigne ? Je n'ai pas de réponse.
La mort. Mais ce n'est qu'un passage - sans importance donc.
Et la Pitié. Pour toi, pauvre enfant. Paradoxe difficile à engranger, je le reconnais.

Et il se tait enfin. Sa voix, qui aurait plus insuffler la moindre parcelle de douceur ou de réconfort,
mais qui n'en fait rien laisse enfin parler le silence; provocateur.


J'ai des scrupules tout de même. Je ne ferais rien de votre donation.

Petit sourire peiné.

Quel âge avez-vous ?

Tu n'est plus là, tu pars, doucement autre part.
Tes yeux, lentement se voilent, embrumés par les larmes de rage et de haine surement.
Ton cœur brûle, d'injustice et de fanatisme, tu penses, tu crois,
tu prétends, petite sotte pouvoir changer le monde qui nous étouffe mais tu ne fais que partir dans des méandres
perpétuels et sans but, de désolation primaire.
Je ne pense pas que cela en vaille la peine. Sacrifier ton idiote et faible vie,
affaiblir ton âme qui se recroqueville dans ton être trop pâle et trop grand.

Manquer le Grand Départ. Puisque tu détournes ton mignon regard, j'admire ton corps sans défaut.
Attrayant.
Presque parfaite. Comme le mal de crane qui défonce mes pensées déprimantes.

Tu t'y croirais presque, dans ton enfer paranoïaque.
Je te dérange peut-être ?
Mais allons plutôt, oui, allons plutôt danser.

Danser dans le clair de Lune et se réchauffer dans les larmes des autres.
Triste Bal de nos visages mornes.

Je te défendrai lors du jugement dernier.

Up <3

( Désolé ... :/ )



Et flanche.
Abandonne, éreintée.

Earwen leva ses yeux larmoyants vers l'étalon et se mordit les lèvres. Le désir de l'autre était constant, mais supportable. Bien qu'elle y pense, il lui était intolérable d'agir sous la pression de ses envies. Elle souffrait de trop d'amour, Trop dans un seul corps. Trop de compassion, tant qu'elle en mourait, très lentement, sans comprendre pourquoi. C'était quelque chose qu'aucun n'aurait pu modifié, une maladie incurable qui la rongeait et la tenait sous son emprise. C'est un combat perdu, sans doute.

Elle n'oubliera pas, même dans tes bras, inconnu.
Elle accepte sans lamentations, son destin incontournable.

Ah, une danse n'y changerait rien, en fin de compte.
L'illusion s'est évanouie, le rêve d'évasion que je nourris s'estompe.

Encore un dernier regard sur toi, bel inconnu, au creux de mon chemin. Mais voilà, tu n'es qu'un rocher parmis tant d'autre, quoique plus poli et lisse. C'est pourquoi je continue d'avancer, vers la mort inexorable, comme nous tous. A défaut de l'amour, j'aurais la paix, n'est-ce pas ?

- Voilà qui m'invite à m'éloigner.

Earwen s'approcha furtivement de lui, son souffle froid et humide heurtant les lèvres du mâle.

- Seriez-vous ... inquiet ?

Comment ai-je pu espérer un instant ? Tu n'es que toi, et mille comme toi ne me sauveraient pas.