What I should do ? (pv Akira)

MoonPearl erre, solitaire comme toujours depuis son arrivée sur ces terres et sa réincarnation en jument arabe blanche croisée, parfait reflet de son ancien poney préféré mort dans de tragiques circonstances. Après bien des déboires et des rencontres, elle commence à se faire à sa nouvelle, et à céder la place forte à sa part de jument, l'humaine commencant à s'endormir sauf en cas de besoin urgent. La belle arabe blanche trotte jusqu'au lac, assoiffée.

Le mâle gris plongea ses membres endoloris dans les eaux miroitantes, observant son reflet ondulant; songeur. Ses yeux dérivaient lentement sur la surface du liquide argenté sous ce ciel plafonné de nuages cotonneux. Il sentait peu à peu qu'il n'était plus lui, ou plutôt qu'il devenait lui, en quelque sorte. Qu'avait-on à donner au reste du monde qu'on avait tout offert à celle qui avait déclenché un épanouissement total et irréversible ? Il resta longtemps en travers de la berge, noyé dans des souvenirs, des pensées, des moments, des bribes d'émotions qui paraissaient irréelles lorsqu'il était seul. Il pensait à elle, il pensait à eux, à leur enfant.
Un bruit de sabot qui fait légèrement vibrer le sol le tira de sa torpeur, il releva doucement sa tête massive aux traits remplis et avenants, d'une beauté puissante et mesurée. Un vrai mâle, en somme. Ses pupilles noires parcoururent brièvement le corps immaculé de la jolie demoiselle, ses lèvres s'étirèrent un peu en un sourire d'accueil. Akira, de son nom étrange et sans importance, ronfla des naseaux. Il n'était qu'à moitié sorti de ses pensées. Quelles couleurs avaient donc aujourd'hui ce monde qu'il avait tant aimé ?

Moonpearl s'abreuve tout d'abord, assoiffée par sa longue course depuis un lieu très lointain de la région, puis redresse sa fine tête pour fixer le puissant étalon de ses yeux bruns vifs et pour une fois calmes, bien que prudents. Sa part humaine lui souffle la prudence la plus extrème avec les étalons inconnus. Mais l'arabe croisée presque blanche ne sent pas de menace directe, et le salue de sa douce voix :

- "Bonjour à vous."

Toutefois la jeune jument reste prudente au moindre geste de l'étalon, prête à détaler si besoin est ou à se battre.

Quelques petits gouttes perlaient aux lèvres de l'arabe blanche. Ses traits étaient finement taillés mais d'une douceur apparente que reflétaient ses yeux. Elle avait un visage d'une prudence avenante, tout ce qu'on était en droit d'attendre d'une demoiselle. Le mâle gris ne détourna pas son regard, mais il n'était pas insistant ou mystérieux, tout simplement serein et chaud. Immobile sur l'autre rive.

- Bonjour, répondit-il tout simplement en réponse à ces politesses. Il avait déjà rencontré plusieurs humains transformés et son instinct en était fortement aiguisé, bien que ce savoir remonte à il lui semblait très, très longtemps. Il perçut vaguement cela chez elle, mais il ne put vraimentle définir, car elle semblait au premier abord tout à fait ordinaire.

Que dire d'autre à une inconnue ? Que dire et que faire quand on a déjà dévoilé tout son être à quelqu'un ? Il n'était plus vraiment comme avant. Son regard chuta doucement et contempla le reflet de sa compagne blanche. Il eut un mince sourire.

MoonPearl est très intriguée par le comportement de l'étalon, mais se détend un peu plus, baissant très légèrement sa garde. En elle, Lena Parrs réfléchit intensément : sa part humaine sait que l'étalon se doute de ses origines humaines, elle l'avait bien vu dans ses yeux, mais ne semblait pas menaçant pour autant, pas comme l'un des étalons qu'elle avait croisé dans ses débuts. Ce à quoi MoonPearl rétorque à son intérieur humain que tous les équidés ne sont pas des "narrow minded" violents. L'arabe blanche croisée fixe ses yeux bruns sur l'inconnu, avant de demander avec douceur :

- "A qui ai-je l'honneur ?"

Il reposa ses yeux sur elle en essayant de lui accorder toute son attention, mais seule une partie de sa conscience en était capable. Il esquissa un mince sourire, humble et chaleureux mais légèrement décalé, presque désolé. Il n'avait pas envie de réfléchir. Il se laissa prendre au jeu des courtoisies non sans détachement, suivant le ton qu'elle instaurait.

- Cela ne pourrait guère vous être en utile, je peux seulement vous dire qu'on m'a donné le nom d'Akira. Appelez-moi comme vous voulez.

Il souffla doucement, l'image de sa Belle s'imposa avec force à sa pensée et obstrua sa conscience. Serein, il parcourut la rive opposée de ses yeux un peu fous et se rendit compte qu'il se devait de retourner la question à la blanche.

- Et vous ?

Akira... un peu comme un manga que Lena Parrs avait lu dans sa vie d'humaine... mais MoonPearl garde toute son attention rivée sur l'étalon, prudente mais moins distante et méfiante qu'au tout début, alors qu'elle répond de sa voix douce :

- "On m'a connu auparavant sous un autre nom... mais ici je suis MoonPearl, enchantée Akira"

Ses oreilles se dressent alors complètement tandis que les yeux bruns s'emplissent d'une curiosité encore un peu teintée de prudence.

La douceur est agréable lorsqu'elle est usée à des fins naturelles et de bonne conscience, en fait elle ne se refuse pas. Akira garda ses yeux ancrés dans ceux de son interlocutrice sans pour autant chercher en elle ou avoir un regard insistant. Il était un peu détaché. Le sous-entendu qu'elle évoqua raviva ses soupçons et les affirma, elle était bien une ancienne humaine. Au final, qu'est-ce que cela changeait ? La différence n'avait plus de valeur, certains anciens humains étaient aujourd'hui plus censés que d'autres chevaux de naissance. Akira souffla doucement.

- MoonPearl, c'est un joli nom, il est doux, comme votre voix. Un nom que je n'oublierai pas. Il afficha un sourire avenant même si l'humeur n'y était pas vraiment. Peu importe les noms, celui d'avant ou celui-ci. L'essentiel se concentre dans vos souvenirs et votre personnalité.

MoonPearl se sent de plus en plus à son aise tandis que Lena Parrs recule un peu dans sa conscience, lui laissant de noveau le champs libre total, et la jument arabe croisée presque blanche répond avec un brin de malice dans sa voix douce au naturel :

- "J'ai beaucoup de souvenirs et ma personalité est assez complexe, mais je suis pacifisre et assez mélancolique de nature. Une part de moi-même a perdu beaucoup dans son passé, mais moi je suis heureuse comme je suis."

Il reconnaissait en elle tous les signes d'une bonne vivante. Sa vie débutait, tranquillement, mais sûrement, elle suivrait son cours, parfois torrentielle, parfois calme et limpide. Elle semblait n'avoir que peu de problèmes d'identité, sa conscience équine était de bonne augure et bien éveillée tandis que l'humaine s'endormait doucement; après tout elle n'avait plus sa place. Le mâle gris eut un soupir indicible, proche de la satisfaction physique quand il plongea plus profondément dans l'eau, jusqu'à ce que son corps soit totalement immergé.

- Voilà une philosophie prometteuse, sans doute la meilleure que vous puissiez suivre. Ne reniez pas vox origines car ce serait renier votre âme, néanmoins il est essentiel que vous acceptiez de bon coeur votre situation; le grand univers des âmes qui s'entrechoquent vous en sera gré. Il afficha un sourire sincère. C'est tout différent de la résignation.

MoonPearl rit légèrement de son rire clair, avant de rentrer elle aussi doucement dans l'eau du lac, allant jusqu'à ce que l'eau atteigne son poitrail, se relaxant singulièrement quand elle réplique avec douceur:

- "Oh je sais, mais mes débuts ont été... disons assez difficiles, beaucoup de chevaux m'ont rejetée et l'ironie du sort a fait que mon autre part n'arrivait pas à enterrer le passé. Mais nous nous sommes mises d'accord, pour que l'on puisse survivre... elle s'appellait Lena Parrs je crois."

Elle finit par éveiller avec douceur sa curiosité et une certaine considération pour elle; il planta mieux ses yeux bruns dans les siens et un sourire plus frais égaya son visage. L'allégresse de l'eau bordant sa chair y était sans doute pour quelque chose.

- Ce phénomène de transfert de corps et d'identité m'a toujours semblé acquis, et pourtant il m'étonne encore. Il semble qu'il faille le vivre pour le comprendre, ou du moins le ressentir. Je vous ressens étrangère tout comme je vous ressens profondément équine et de cette terre. Qu'importe après tout, vous êtes Lena Parrs et vous êtes Moon Pearl, les gens vous aimeront pour cela comme ils l'auraient fait dans votre ancienne vie. Sa voix était plus chaude et plus encline, il appréciait la compagnie de cette demoiselle avec une modération bienheureuse.

L'arabe blanche apprécie aussi la compagnie de cet étalon qui ne la rejette pas, au contraire, et semble même comprendre son dilemne. Les yeux bruns s'illuminent d'un bonheur simple et d'un espoir nouveau de pouvoir s'intégrer à cette vie et à cette terre. MoonPearl réplique, un peu inspirée par sa part de Lena sans doute :

- "Dans le monde tout est question d'équilibre je suppose ? On n'est heureux que si l'on est dans la plénitude, dans le plein accord avec son essence et soi-même, et je crois que je commence à en comprendre toutes les implications. Mais merci, vos paroles me réchauffent réellement le coeur."

MoonPearl le regarde avec une bienveillance curieuse, ses yeux bruns pétillants comme avant.

Sans le savoir, elle entre progressivement dans le coeur de sa pensée et formule sa situation et sa conviction; "On n'est heureux que si l'on est dans la plénitude, dans le plein accord avec son essence et soi-même ...". Ses yeux brillent sans retenue, il lui sourit de l'étrange et discrète compréhension qui s'est établie en leurs corps vains alors qu'il pensait qu'il n'aurait plus le goût des autres. Un rire frais et bohème secoua doucement sa gorge, il balança son encolure et bougea un peu dans l'eau.

- Vous avez tout à fait raison, Moon Pearl, vous êtes fille du ciel de vos ancêtres et enfant de cette terre enracinée, cela n'est sans doute pas votre destin de cheminer vers le néant. Il appréciait de mieux en mieux se laisser border par la douce malice des yeux bruns de son interlocutrice. Vous ne l'imaginez sans doute pas, mais vos paroles me sont tout autant agréables. Je suis heureux qu'il en aille de même pour vous. Sourire.

L'arabe blanche garde son sourire doux et chaleureux, complètement calme et à l'aise avec son interlocuteur, elle a enfin trouvé à qui elle pouvait parler sans se penser ou se sentir étrangère de quelque manière que ce soit. Curieusement, même sa récalcitrante part de Lena semble apprécier cet étalon. Un potentiel nouvel ami ? Elle continue de sa voix douce et pacifique :

- "Je suis heureuse que l'on puisse se comprendre, c'est assez rare."

Il nage doucement dans l'eau, va de ci de là en flânant et en s'abandonnant aux plaisirs charnels que lui procure ce liquide bienfaisant.

- Je suis navré d'apprendre que toutes vos rencontres n'ont pas été fructueuses. Cette phrase sonnait un peu comme une question, sous-entendant qu'elle pouvait se confier à lui si elle le désirait. Il releva les yeux, sourit, tanguant entre cette jument blanche à la douceur incroyable et ses propres pensées, plus sombres et plus lumineuses, qui tendaient toutes vers sa bien-aimée; être chéri.

MoonPearl qui d'habitude hésite à se confier, cette fois se laisser tenter et regarde l'étalon de ses yeux bruns un peu tristes et résignés sur le moment :

- "Certains chevaux m'ont rejeté, d'autres m'ont considéré comme complètement folle, et d'autre encore m'ont attaqué violamment. Après on s'étonne que j'hésite parfois à aller vers les autres..."

A ce souvenir sur le montagne, ce pie qui l'avait sauvagement attaqué, quelques minces larmes restent dans la cornée de ses yeux, contenues avec toute sa détrmination.

Penché sur son reflet, il n'avait pas besoin de regarder MoonPearl pour savoir la façon dont ses yeux s'étaient embués d'une tristesse affligée; sa voix en témoignait tout simplement. Il releva lentement ses prunelles noires vers elle, remontant le cours de l'eau. Il ne s'était pas douté qu'elle avait du supporter tant de myriades et de douleurs. La souffrance d'être arraché à son monde et à son corps était déjà impensable, et si le monde qui était censé vous accueillir vous rejetait, ce devait être ... infâme. Plus que de la pitié, il ressentit beaucoup de compassion pour elle, et lui fit un sourire navré mais sincère, et bienveillant.

- Alors vous êtes bien courageuse MoonPearl. Il ne faut jamais lâcher prise, jamais, car vous rencontrerez aussi des personnes bonnes et solidaires, et c'est pour elles qu'il faut vous battre, c'est en ce qu'il y a de bon que vous devez avoir foi. Il souriait vraiment, une complicité s'était installé entre eux bien qu'ils soient aussi séparés spirituellement par des lieues et des lieues.

L'arabe blanche se reprend bien vite, car oui elle a une certaine fierté, et fixe ses yeux bruns qui sèchent leurs larmes dans les prunelles sombres de Akira, leur lueur perçante revenue montrant que Lena en elle n'est pas totalement endormie. MoonPearl l'analyse longuement, chechant dans son attitude ou ses yeux ce qu'il ressent vraiment, avant de sentir émerger de lui de la compassion, de la gentillesse, et une complicité naissante, elle songe.

Il n'est pas comme les autres lui, il semble comprendre et ne pas adhérer à cette tendance au rejet des autres... oui, j'ai sans doute bien fait de tenir jusque là, enfin, tu as bien fait d'insister pour que nous tenions, autre part de moi-même. Ca en valait peut être la peine, en fait.

MoonPearl sourit alors un peu plus franchement et chaleureusement, en paix, avant de répondre sans rien cacher :

- "C'est pas l'envie de tout abandonner qui m'a manqué... mais finalement je crois que je peux faire fi de ces tendances mauvaises. Je ne crois pas me tromper quand vous rencontrer ca a été rencontré une bonne personne."

Même ceux qui semblent vous rejetter peuvent s'avérer de bonnes personnes, ne perdez jamais foi en les autres, car ils ont tous leur part de bien. Mais cela me touche et me fait plaisir, et je me sens également en paix de vous avoir rencontrée. Vous êtes singulière à mes yeux, et je ne l'oublierai pas, et je n'oublierai pas ce jour. Peut-être ne pouvez vous pas comprendre pourquoi car ce sont là des confidences que je ne puis guère vous faire; mais sachez-le, vous avez réveillé quelque chose en moi, et je vous en suis reconnaissant.

Elle.

L'arabe blanche garde son regard contrasté entre douceur et perspicacité, ainsi que son sourire chaleureux et sa douce voix quand elle répond :

- "Heureuse d'avoir pu vous aider comme vous l'avre fait pour moi, je n'oublierais ni ce jour ni vos conseils. Mais vous avez vous aussi vos mystères et secrets, et si je ne puis les comprendre, tant mieux, il ne serait guère amusant de tout connaitre l'un de l'autre, n'est-ce pas ?"

MoonPearl rit légèrement de son rire clair et cristallin, avant de reprendre avec sérieux et bonté :

- "Si quelque chose retient votre attention, n'hésitez pas, je ne veux surtout pas vous retenir ici. J'espère seulement pouvoir vous revoir un de ces jours."

Son rire chaud et de norme masculine assez grave se superposa à celui de MoonPearl dans une symphonie allègre et agréable. Il riait pour elle, pour lui; pour tout le reste, pour tout ce qu'impliquait ces « mystères ».

- Non, en effet, c'est sans doute mieux ainsi, répondit-il avec un sourire large et heureux dont la voix enjouée contenait toujours la saveur de son précédent rire. Il se tut et prêta une oreille attentive et sérieuse à la suite des paroles de sa compagne, plongeant son regard d'un brun tendre et abyssal dans ses beaux yeux. Sans s'en rendre compte, il laissa un temps, une éternité, se répandre entre eux deux, un silence non pas pesant mais précieux. Enfin, ses lèvres s'entrouvrirent, et d'une voix plus basse car plus intense, il répondit. Je l'espère aussi, bien que ce soit là un souhait facile à exaucer. Il marqua une pause, puis reprit. Vous devinez bien, Moon Pearl, il me faut maintenant vous quitter; bien que votre compagnie soit des plus agréables, dit-il avec une certaine complicité animant ses yeux un peu fous et bohèmes.

Ses sabots s'arrachèrent au sol vaseux et il remonta la berge, tout son corps parfaitement musclé ruisselant abondamment de l'eau dont il s'était imprégné.

MoonPearl le regarde avec sympathie et compréhension, avant qu'elle ne nage et ne sorte à côté de l'étalon de l'eau, suffisament loin toutefois pour qu'elle puisse s'ébrouer sans le mouiller, sa robe blanche reprennant son éclat immaculé, toute propre avec une agréable sensation de douce fraicheur. Puis les yeux ambrés mi-doux et mi-perçants se fixent de nouveau dans ceux de l'étalon, pour la dernière fois de ce jour sans doute :

- "Je vais donc reprendre la route de mon côté, il y a tant de terres que je ne connais pas encore. Peut-être y trouverais-je le reste des réponses qu'il me manque, bien que nombreuses sont celles que j'ai pu résoudre en dialoguant avec vous, merci infiniment. Vous revoir sera, à l'avenir, mon ami, une chose des plus agréables. N'hésitez pas à venir me voir si nos chemins se rencontrent à nouveau, Akira."

Il ne sentit pas le besoin de s'ébrouer gracieusement comme Moon Pearl l'avait fait, car il aimait la sensation de l'eau qui coulait et brûlait sur sa peau, et qui finirait par s'évaporer doucement sous un soleil ardent; le temps d'une marche. Il se retourna et croisa les yeux tant appréciés de sa compagne, un mince sourire étirant le coin de ses lèvres.

- Je n'hésiterai certainement pas, et vous chercherai avant la fin. Ces paroles mystérieuses étaient plutôt pour lui, il ne fallait guère y prêter un sens en cet instant. Je vous souhaite donc de faire bonne route, avec tout le courage que vous avez, et vous remercie d'autant. C'était ces paroles simples qui leur servirait d'au revoir. Son coeur se serra tout doucement de la quitter; mais il était heureux. Il eut un sourire plus large pour dernier mot, puis pivota de sa stature massive et grisée et prit un pas énergique et modéré, sans se retourner.
Et il chantonnait doucement, une mélodie du rien et de l'ancien, qui se fredonne sous une forêt de pins, foulant la terre noire où la neige des montagnes se coule, une chanson qu'elle lui avait apprise; le chant du coeur et de la terre.

[out ?]

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