Il faisait noir ... Tout noir ... L'éclipse venait de pointer son nez au-dessus des collines qui étouffaient et réclamaient leur lumière volée. Dis, mon enfant, te souviens-tu de la lune qui a disparut subitement du ciel noirci par la nuit morbide et inquiétante ? Te souviens-tu des cris poussés par les équidés qui assistaient à la scène ? Aux cris poussés par les deux blanches ? Au silence inninterrompu qu'a gardé la noire ? Te souviens-tu ? De la peur qui a noué le ventre de certains ? Secoués la conscience de nombreux autres ? C'était il y a longtemps ... J'étais, il y a longtemps. Je vous ai observé, silencieusement, tapi dans l'ombre bienveillante des arbres enserrés autour de moi. J'ai longuement réfléchi. J'ai haïs. J'ai souhaité tuer à plusieurs reprises. Mais j'ai réussi à contenir la haine qui consumait en moi toute raison. Et j'ai attendu.




Il a laissé le vent secoua sa queue mollassone. Ses yeux gris ont parcourus l'horizon.
Elle a soupiré. Toutres ses images qui revenaient dans sa tête ...

Breath, don't cry.





N'ai crainte, mon enfant. Les libellules ont perdus leurs ailes, elles aussi. Elles attendent l'orage, attendent que la tempête cesse. Leur corps bleuté scintille dans la pénombre, sous le clair de lune. Leur grands yeux blafards fixant l'horizon en songeant au lendemain. Leurs pattes frémissent, fléchissent. Elles se demandent si demain elles ne se seront pas faites emporter par le vent. Elles ignorent si, en se réveillant, elles ne seront pas loin, là-bas. On ne sait jamais ce que nous réserve l'avenir. Notre conscience peut anticiper les événements qui succéderont à notre douleur croissante, mais jamais nous ne serons tranquille et certain. Notre avenir est trop flou, il nous est impossible de déterminer la suite de notre vie. Nous avons tenté de comprendre le mécanisme sournois et sordide de l'existence. Vainement, nous avons tournés en rond, nous avons palpés le papier qui tapissait les murs nous enfermant. Rien n'arrive par hasard, mon enfant. Si le destin a choisit de tracer un chemin tragique et désespéré, c'est que tu dois le suivre sans te poser de questions. Tu ne discernera jamais le but de notre piteuse vie. On nous a menti, tu sais. Même les plus pieux n'atteindront pas le paradis. Le fait que nous soyons là, ici, en vie, est tout simplement une étape, un parcours parmi tant d'autres. Seuls les plus forts réussiront. Soit tranquille, même si tu échoue à ta tâche, tu trouvera toujours un moyen de rattraper tes erreurs. Respire, mon enfant. La vie est un perpétuel recommencement. On ne sait jamais ce qui nous attends. Pourtant ne trouve-tu pas cela délicieux que de voir grandir les autres ? De les observer, rater ou réussir ? C'est très enrichissant, crois moi, d'apprendre par les faiblesses de ceux qui nous entourent. Mais trop d'entre nous se trompent, nous trompent. Il faut se méfier, il faut se venger. N'oublie jamais que si quelqu'un te blesse, tu dois le blesser à ton tour. Pour qu'il comprenne à quel point tu as mal de ses actes hideux et de ses paroles offensantes. Ne te laisse pas écraser. Jamais.


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Manureva a d'abord secoué sa tête. Vainement elle cherchait à chasser toutes ces paroles de son esprit. Lentement elle sentait que quelque chose prenait possession de sa conscience. Elle soupia à nouveau.